|
Luis de los rossi–oles habite dans un pueblito dans la vallée
de Oaxaca au sud de l'état du même nom au Mexique.
C'est un vieux colon, un gringo à tête blanche qui
habite au milieu des zapoteques à Herve El agua... Ici tout
le monde le connait mais personne ne sait d'où il vient.
C'est le seul étranger du village, il a appris le zapoteque,
enseigne aux enfants de l'école la géographie mondiale...
Etrange pourtant, il dit ne se souvenir de rien, ni de son enfance
ni de sa jeunesse. Il ne sait pas comment il est arrivé ici
et aucun habitant du village ne peut se résoudre à
en parler aux etrangers. Tout se qu'on se borne à dire à
ceux qui posent trop de questions, c'est une phrase laconique: "...il
a juste dit qu'il s'appellait Luis de los rossi–oles et puis il
est resté là, c'est tout..." A quelques centaines
de mètres du village, il reste deux grands bassins construits
par les zapoteques bien avant l'arrivée des colons espagnols.
Alimentés par de l'eau sulfureuse et perchés tout
en haut des cascades petrifiées de Herve El agua, c'est le
lieu préfèré des villageois pour venir se reposer
en famille. Les mères aussi aiment les vertus assechantes
et bienfaisantes de l'eau sulfureuse sur la peau de leurs enfants.
Le soir, quand la lune est pleine, toute la vallée en dessous
baigne dans une lumière claire et calme, les bassins creusés
dans les roches plates de la montagne prennent des allures lunaires...
Et ces soirs-la, tard dans la nuit, racontent les paysans qui reviennent
des champs lointains dans la sierra, Luis de los rossi–oles est
assis là, seul au bord de l'eau...
Je
n'ose croire que mon arrière grand-père se trouve
au Mexique.
Pourtant, l'idée serait séduisante.
Cela lui ferait dans les 140 ans... C'est beaucoup.
Mais son histoire est déjà tellement étrange.
|
|